Les origines de la migration : Il y a plus de vingt millions d'années que les oiseaux migrent bien avant l'apparition de l'homme.
Pour certains scientifiques, l'avancée des glaciers aurait repoussé des espèces nichant dans l'hémisphère Nord vers l'Équateur (il y a plus de 2 millions d'années). La migration dépendait de l'évolution de la glaciation et du réchauffement de la terre (donc du climat). Ce comportement migratoire serait devenu héréditaire.
Pour d'autres tous les oiseaux étaient tropicaux et la surpopulation a entraîné leur migration vers le Nord et ceux-ci reviendraient régulièrement, de mémoire, vers leur pays d'origine.
La traversée : un phénomène d’endurance ;
La traversée au-dessus d'immenses espaces, océans et déserts nécessite une véritable endurance. On estime qu'un grand migrateur dépense la même énergie qu'un homme courant pendant 80 heures à une vitesse de 25 km/h.
Comment une Fauvette de 15 gr peut-elle parcourir 3000 km d'une traite sans mourir d'épuisement ? Pour s'y préparer l'oiseau opère une véritable révolution biologique. Dès le mois de juillet (sous l’effet de la diminution du jour) il sécrète des hormones hypophysaires qui bouleversent son métabolisme et ses habitudes alimentaires. En mangeant énormément, ils accumulent d'importantes réserves de protéines, d'eau, et surtout de graisse. Ce carburant sera brûlé par l'organisme tout au long du périple permettant aux voyageurs de jeûner pendant des jours entiers.
Exemple "le Phragmite des joncs" passe de 10 gr à 23 gr et peut alors voler pendant 115 heures d'affilé. Pour compenser cette prise de poids, les muscles augmentent de volumes. On a pu également observer chez certains migrateurs le renouvellement des grandes plumes de leurs ailes (les rémiges).
Techniques de vol :
On observe plusieurs sortes de vol. Les oies aux larges ailes optent pour le vol plané 5 fois moins fatiguant que le vol battu quant à lui, pratiqué par les petits oiseaux.
La formation en V est une des meilleures techniques pour parcourir de longues distances. Chaque oiseau profite alors de l'aspiration de celui qui le précède. Le premier est régulièrement relayé.
La respiration :
Quelques espèces d’oiseaux ont été repérées à des milliers de mètres au-dessus du sol et volant sans peine (ex : les oies à tête barré survolant l 'Himalaya à 9000m.) alors que l'homme, à 6000 m. a à peine assez d’oxygène pour respirer. Mais comment font-ils pour respirer ?
Grâce à une hémoglobine spécifique, utilisée uniquement à haute altitude, qui délivre dans le sang beaucoup plus d’oxygène que l’hémoglobine normale. De plus, à ces hauteurs la température avoisine les - 40°. Leur plumage assure une isolation thermique à toute épreuve.
L’orientation :
Le soleil : élément principal.
Le Sud-ouest est la direction naturelle de leur envol. Ils sont capables de déterminer les points cardinaux quelle que soit l'heure de la journée. Et la nuit ce sont les étoiles qui guident leur route.
Les oiseaux s'orientent également grâce aux repères visuels du paysage : vallées, chaîne de montagne….
Les dangers :
Prédateurs, intempéries, chasseurs, lignes électriques à hautes tension sont autant d'obstacles durant toutes leurs traversées. La plus grande cause de mortalité demeure la chasse, surtout en France. Malgré cela, si les oiseaux restaient dans nos régions ils mouraient de faim ou de froid.
Les plumes :
L'Amérique du Sud voue un véritable culte aux oiseaux. Celle-ci compte un tiers des espèces recensées dont de très nombreux migrateurs. Les Amérindiens accordent une valeur symbolique aux plumes. A travers celles-ci ils communiqueraient avec les esprits. Posséder des plumes et s'en vêtir est synonyme de pouvoir et de beauté.