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12 juin 2017 1 12 /06 /juin /2017 07:17

Campagne électorale ou comment un candidat à l’élection s’assure l’adhésion des foules

(Extrait de « Psychologie des foules », paru en 1895)

 

 

A la fin du XIXe siècle, dans un ouvrage intitulé Psychologie des foules considéré en 2010 par les éditions Flammarion comme l’un des « 20 livres ayant changé le monde », l’anthropologue et sociologue Gustave Le Bon explique comment l’affirmation, la répétition, le prestige et la contagion, constituent autant de techniques auxquelles tout candidat à une élection recourt pour avoir l’assurance de l’emporter sur ses adversaires

         Gustave Le Bon

Recherchons comment on les séduit. Des procédés qui réussissent le mieux, leur psychologie se déduira clairement. La première des conditions à posséder pour le candidat est le prestige. Le prestige personnel ne peut être remplacé que par celui de la fortune. Le talent, le génie même ne sont pas des éléments de succès.

Cette nécessité pour le candidat de posséder du prestige, c’est-à-dire de pouvoir s’imposer sans discussion, est capitale. Si les électeurs, dont la majorité est composée d’ouvriers et de paysans, choisissent si rarement un des leurs pour les représenter, c’est que les personnalités sorties de leurs rangs n’ont pour eux aucun prestige. Quand, par hasard, ils nomment un de leurs égaux, c’est le plus souvent pour des raisons accessoires, par exemple pour contrecarrer un homme éminent, un patron puissant dans la dépendance duquel se trouve chaque jour l’électeur, et dont il a ainsi l’illusion de devenir pour un instant le maître.

Mais la possession du prestige ne suffit pas pour assurer au candidat le succès. L’électeur tient à ce qu’on flatte ses convoitises et ses vanités ; il faut l’accabler des plus extravagantes flagorneries, ne pas hésiter à lui faire les plus fantastiques promesses. S’il est ouvrier, on ne saurait trop injurier et flétrir ses patrons. Quant au candidat adverse, on doit tâcher de l’écraser en établissant par affirmation, répétition et contagion qu’il est le dernier des gredins, et que personne n’ignore qu’il a commis plusieurs crimes. Inutile, bien entendu, de chercher aucun semblant de preuve. Si l’adversaire connaît mal la psychologie des foules, il essaiera de se justifier par des arguments, au lieu de se borner à répondre aux affirmations par d’autres affirmations ; et il n’aura dès lors aucune chance de triompher.

Le programme écrit du candidat ne doit pas être trop catégorique, parce que ses adversaires pourraient le lui opposer plus tard ; mais son programme verbal ne saurait être trop excessif. Les réformes les plus considérables peuvent être promises sans crainte. Sur le moment, ces exagérations produisent beaucoup d’effet, et pour l’avenir elles n’engagent en rien. Il est d’observation constante, en effet, que l’électeur ne s’est jamais préoccupé de savoir jusqu’à quel point l’élu a suivi la profession de foi acclamée, et sur laquelle l’élection est supposée avoir eu lieu.

Nous reconnaissons ici tous les facteurs de persuasion que nous avons décrits. Nous allons les retrouver encore dans l’action des mots et des formules dont nous avons déjà montré le puissant empire. L’orateur qui sait les manier conduit à volonté les foules où il veut. Des expressions telles que : l’infâme capital, les vils exploiteurs, l’admirable ouvrier, la socialisation des richesses, etc., produisent toujours le même effet, bien qu’un peu usées déjà. Mais le candidat qui trouve une formule neuve, bien dépourvue de sens précis, et par conséquent pouvant répondre aux aspirations les plus diverses, obtient un succès infaillible.

Quant à l’influence que pourraient avoir des raisonnements sur l’esprit des électeurs, il faudrait n’avoir jamais lu le compte rendu d’une réunion électorale pour n’être pas fixé à ce sujet. On y échange des affirmations, des invectives, parfois des horions, jamais des raisons. Si le silence s’établit pour un instant, c’est qu’un assistant au caractère difficile annonce qu’il va poser au candidat une de ces questions embarrassantes qui réjouissent toujours l’auditoire. Mais la satisfaction des opposants ne dure pas bien longtemps, car la voix du préopinant est bientôt couverte par les hurlements des adversaires. On peut considérer comme type des réunions publiques les comptes rendus suivants, pris entre des centaines d’autres semblables, et que j’emprunte aux journaux quotidiens :

Promesses d’un candidat à l’élection

« Un organisateur ayant prié les assistants de nommer un président, l’orage se déchaîne. Les anarchistes bondissent sur la scène pour enlever le bureau d’assaut. Les socialistes le défendent avec énergie ; on se cogne, on se traite mutuellement de mouchards, vendus, etc. un citoyen se retire avec un œil poché. Enfin, le bureau est installé tant bien que mal au milieu du tumulte, et la tribune reste au compagnon X... L’orateur exécute une charge à fond de train contre les socialistes, qui l’interrompent en criant : Crétin ! bandit ! canaille ! etc., épithètes auxquelles le compagnon X... répond par l’exposé d’une théorie selon laquelle les socialistes sont des idiots ou des farceurs. »

« ... Le parti allemaniste avait organisé, hier soir, à la salle du Commerce, rue du Faubourg-du-Temple, une grande réunion préparatoire à la fête des Travailleurs du premier mai. Le mot d’ordre était : Calme et tranquillité. Le compagnon G... traite les socialistes de crétins et de fumistes. Sur ces mots, orateurs et auditeurs s’invectivent et en viennent aux mains ; les chaises, les bancs, les tables entrent en scène, etc., etc. »

N’imaginons pas un instant que ce genre de discussion soit spécial à une classe déterminée d’électeurs, et dépende de leur situation sociale. Dans toute assemblée anonyme, quelle qu’elle soit, fût-elle exclusivement composée de lettrés, la discussion revêt facilement les mêmes formes. J’ai montré que les hommes en foule tendent vers l’égalisation mentale, et à chaque instant nous en retrouvons la preuve. Voici, comme exemple, un extrait du compte rendu d’une réunion exclusivement composée d’étudiants, que j’emprunte au journal le Temps du 13 février 1895 :

« Le tumulte n’a fait que croître à mesure que la soirée s’avançait ; je ne crois pas qu’un seul orateur ait pu dire deux phrases sans être interrompu. A chaque instant les cris partaient d’un point ou de l’autre, ou de tous les points à la fois ; on applaudissait, on sifflait ; des discussions violentes s’engageaient entre divers auditeurs ; les cannes étaient brandies, menaçantes ; on frappait le plancher en cadence ; des clameurs poursuivaient les interrupteurs : A la porte ! À la tribune ! M-C... prodigue à l’association les épithètes d’odieuse et lâche, monstrueuse, vile, vénale et vindicative, et déclare qu’il veut la détruire, etc., etc. »

On pourrait se demander comment, dans des conditions pareilles, peut se former l’opinion d’un électeur ? Mais poser une pareille question serait se faire une étrange illusion sur le degré de liberté dont peut jouir une collectivité. Les foules ont des opinions imposées, jamais des opinions raisonnées. Dans le cas qui nous occupe, les opinions et les votes des électeurs sont entre les mains de comités électoraux, dont les meneurs sont le plus souvent quelques marchands de vins, fort influents sur les ouvriers, auxquels ils font crédit.

« Savez-vous ce qu’est un comité électoral, écrit un des plus vaillants défenseurs de la démocratie actuelle, M. Schérer ? Tout simplement la clef de nos institutions, la maîtresse pièce de la machine politique. La France est aujourd’hui gouvernée par les comités. » Aussi n’est-il pas trop difficile d’agir sur eux, pour peu que le candidat soit acceptable et possède des ressources suffisantes. D’après les aveux des donateurs, 3 millions suffirent pour obtenir les élections multiples du général Boulanger. Telle est la psychologie des foules électorales. Elle est identique à celle des autres foules. Ni meilleure ni pire.

Gustave Le Bon note encore que : les comités, quels que soient leurs noms, clubs, syndicats, etc., constituent peut-être le plus redoutable danger de la puissance des foules. Ils représentent, en effet, la forme la plus impersonnelle, et, par conséquent, la plus oppressive de la tyrannie. Les meneurs qui dirigent les comités étant censés parler et agir au nom d’une collectivité sont dégagés de toute responsabilité et peuvent tout se permettre. Le tyran le plus farouche n’eût jamais osé rêver les proscriptions ordonnées par les comités révolutionnaires. Ils avaient, dit Barras, décimé et mis en coupe réglée la Convention. Robespierre fut maître absolu tant qu’il put parler en leur nom. Le jour où l’effroyable dictateur se sépara d’eux pour des questions d’amour-propre, il fut perdu. Le règne des foules, c’est le règne des comités, c’est-à-dire des meneurs. On ne saurait rêver de despotisme plus dur.

 

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5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 07:04

A propos de maîtrise de la communication....

 

Finance, Politique et Presse :

Trinité sans contrôle présidant au destin de la France ?

(Extrait de « Les Hommes du jour », paru en 1911)

Finance, Politique et Presse : c’est cette « admirable Trinité, omnipotente et omnisciente, invisible et toujours présente », sans responsabilité ni contrôle mais modelant le destin de la France qu’entend dénoncer en 1911 un journaliste des Hommes du jour. Prenant l’exemple d’un récent banquet où se côtoyaient pour une raison officiellement anodine les personnages les plus en vue de ces différents milieux, il nous donne à voir l’envers du décor : un monde de marionnettes inféodées aux puissances d’argent

 

Ah ! ce fut une belle tablée ! s’exclame notre journaliste. A l’hôtel Ritz, le 18 mars, avait lieu un grand banquet. Autour d’une « timbale de homard à l’américaine » et d’une « poularde à la bourgeoise », on pouvait voir groupés tout ce que la Finance, la Politique et la Presse comptent d’hommes influents.

Il y avait là deux anciens présidents du Conseil, Méline [Jules Méline, président du Conseil du 28 avril 1896 au 15 juillet 1898] et Clemenceau [Georges Clemenceau, président du Conseil du 25 octobre 1906 au 20 juillet 1909 ; il le sera de nouveau de 1917 à 1920] ; trois ministres ou anciens ministres, Jean Dupuy [notamment ministre de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie, puis des Travaux Publics], Cochery [Georges Cochery, ministre des Finances d’avril 1896 à juin 1898, puis de juillet 1909 à novembre 1910] et Caillaux [Joseph Caillaux, plusieurs fois ministre des Finances, notamment entre 1906 et 1909 au sein du gouvernement de Georges Clemenceau]. Rouvier et Klotz, empêchés, avaient envoyé des lettres d’affectueux regrets.

     George cochery

 

 

A côté de ces puissances politiques, siégeaient les puissances d’argent, qui sont leur soutien. Toutes étaient là : il y avait la Banque de France, représentée par son gouverneur, M. Pallain ; le Crédit Foncier, représenté par son chef, M. Morel. La Compagnie des agents de change avait envoyé son syndic, l’aristocratique M. Milon d’Ailly de Verneuil.

Puis venait le groupe compact de nos grands établissements de crédit : le Crédit Lyonnais, avec son directeur, M. Bonzon (le frère de notre sympathique avocat Maximum) ; la Société Générale, avec M. Minvielle ; la Banque de Paris et des Pays-Bas, représentée par M. Moret. Et c’étaient encore M. Barbé, de l’Union Parisienne ; de Lapisse, du Crédit Mobilier, et Jacques de Gunzbourg, de la Banque Rouvier, sans compter Bénard, président du Métropolitain, etc., etc.

Enfin, dans un troisième groupe, on voyait figurer tout ce qui compte dans la presse économique et politique. Autour du vénérable doyen, M. Neymarck, du Rentier, se pressaient M. Jean Dupuy, du Petit Parisien ; M. Paul Strauss, président de l’Association des Journalistes républicains ; M. Mandiez, du Temps ; Laffon, du Matin ; Mayer, de l’Agence Fournier ; Chavenon, de l’Information...

Enfin, pour que rien ne manquât à cette petite fête de la politique et de la finance, on avait fait venir, pour la présider, rien moins qu’un ancien président de la République, M. Emile Loubet. On pense bien que ces hauts personnages ne s’étaient pas réunis pour le simple plaisir de manger ensemble des « oeufs à la d’Orléans » arrosés d’un Corton 1888. En réalité, ces chefs de la Banque et du Parlement étaient venus saluer le maître du Quatrième Pouvoir, le régent de l’opinion publique en France, le roi de la presse, M. Edmond Théry.

Peut-être ce nom ne vous dit-il rien ? Vous le chercheriez en vain au bas des colonnes du Petit Journal ou du Matin. Comme tous les rois d’à présent, ce grand-maître est modeste et cache sa royauté. Le temps n’est plus où les souverains ne sortaient qu’en manteau de cour et carrosse à quatre chevaux. Les potentats d’à présent sont plus discrets ; ils se promènent en veston et chapeau mou ; toute leur ambition est de se confondre avec les simples citoyens. Ils se sont aperçu que les peuples sont devenus méfiants ; ils se cachent donc sous des noms modestes, et leur puissance, pour être occulte, n’en est que plus forte.

C’est pourquoi M. Théry, grand-maître du journalisme, n’écrit pas dans les journaux. Il a pour tout organe une petite revue : L’Economiste Européen, simple cahier où sont notés chaque semaine les bilans de toutes les banques d’émission du monde entier, la situation du marché monétaire, et des études financières sur les différents pays d’Europe. Modeste publication, pleine de chiffres, parfaitement impénétrable pour les non-initiés et que seuls lisent un millier de boursiers et de gens d’affaires.

Ce journal, fondé par M. Edmond Théry, il y a vingt ans, arrivait, la semaine dernière, à son millième numéro ; et c’est sous prétexte de fêter ce millième numéro que s’étaient assemblés tous les directeurs des grandes banques, cinq ministres, deux anciens présidents du Conseil et un ancien président de la République. On devine aisément que, si M. Théry n’était que le directeur de cette petite revue, un simple économiste, chef de l’école protectionniste, tant de hauts personnages ne se seraient pas dérangés.

    Edmond Thery

Mais M. Edmond Théry possède un titre qui, pour être soigneusement dissimulé, n’en est que plus important : il est le chef des courtiers de la Haute Banque, l’homme qui dispose des fonds de publicité, et qui par là tient la presse et gouverne l’opinion publique en France. S’agit-il, par exemple, de lancer un emprunt russe ? Le Crédit Lyonnais, le Comptoir d’Escompte, la Société Générale se sont engagés à puiser 1 200 millions dans le portefeuille de nos rentiers pour les prêter au tsar.

Supposez qu’à ce moment le Petit Parisien, le Temps ou le Matin s’avisent de déclarer que le budget russe est un trompe-l’œil, que ses excédents sont fictifs, que les paysans affamés plient sous le poids des impôts, que les ressources de l’État servent à entretenir les luxueuses folies des grands ducs, que la Douma est réduite au silence, le Conseil d’Empire en révolte contre le ministre, que l’Empereur, faible et sans volonté devant les cabales de la cour, renverse le matin un ministre qu’il rétablit le soir, et qu’ainsi ce grand empire, s’endettant sans cesse, marche vers sa ruine...

Aussitôt, les petits rentiers français, au lieu de souscrire de nouveaux titres russes, vendent ceux qu’ils possèdent. Le Crédit Lyonnais est obligé de les racheter, son capital et ses réserves y passent, et le voilà à la merci d’une panique. Heureusement, M. Edmond Théry est là, qui veille. A chaque émission, les banques lui remettent une somme proportionnée à l’importance de l’opération (50 millions pour le dernier emprunt russe).

Alors, de toute part, les directeurs de journaux accourent vers lui. Il n’achète pas leur silence ! Non ! Cela ne serait pas correct ; et d’ailleurs, ces messieurs sont des hommes honorables. Il passe simplement avec eux des contrats de publicité. Dix mille francs à celui-ci pour insérer dix lignes d’annonce sur l’emprunt à sa sixième page ; vingt mille à cet autre ; cent mille à ce grand journal et cent francs à cette « feuille de chou ». Chacun reçoit sa part, proportionnelle à son tirage, et à la puissance de placement de sa clientèle.

Naturellement, ce n’est pas sur ces annonces, d’ailleurs très discrètes, que comptent les Banques pour écouler leurs titres ; elles ont pour cela leurs guichets, leurs agents et leurs démarcheurs. Mais il va de soi que le journal, qui a un contrat de publicité pour un emprunt russe ou argentin, ne dira pas de mal de la Russie ou de l’Argentine pendant toute la durée de l’émission. Sans cela, il se verrait impitoyablement rayé de la liste pour les emprunts futurs, et perdrait de ce fait des sommes considérables.

Voilà comment, grâce à M. Edmond Théry, la presse française est toujours favorables aux opérations de la Haute Banque.

Mais l’action de ce grand homme ne s’exerce pas seulement dans le domaine financier ; sa sollicitude s’étend même aux questions politiques et sociales. On se rappelle l’histoire de l’impôt sur le revenu. Depuis 1869 le parti républicain l’avait promis au peuple ; aux élections de 1906, un grand nombre de candidats l’avaient inscrit à leur programme. Les électeurs l’avaient approuvé à une forte majorité. La Chambre n’avait plus qu’à le voter.

Malheureusement il y avait dans le projet Caillaux un petit article qui, pour établir la fortune de chacun, obligeait les grandes banques à montrer leurs livres aux agents du fisc. Or les banques ne trouvèrent pas cela de leur goût : sur toutes les opérations qui se font par leur intermédiaire elles font payer à leur client l’impôt exigé par la loi ; mais elles n’en versent qu’une faible partie dans les caisses du Trésor. Il en résulte pour elles de sérieux profits. Mais si désormais les agents du fisc sont astreints à vérifier les comptes, tout ce bénéfice illicite sera perdu !

Aussitôt, comme sur un mot d’ordre, toute la grande presse se met à attaquer le projet Caillaux ; on crie à l’inquisition ; on épouvante les commerçants, les petits rentiers ; et l’on fait un tel tapage que le Parlement intimidé hésite, et que, dans le pays même, les électeurs qui avaient réclamé cette réforme, ont fini par s’en désintéresser.

Jean Dupuy

Cependant aujourd’hui le projet revient sur l’eau. M. Caillaux est de nouveau ministre. Mais dans l’intervalle, il est devenu président du Crédit Foncier Egyptien (250 000 francs par an), président du Crédit Foncier Argentin (200 000 francs par an), du Banco del Rio de la Plata (225 000 francs par an). Du coup il s’est réconcilié avec la Haute Banque ; dans son nouveau projet, il annonce qu’il tiendra compte de tous les intérêts, et même « des préjugés ». Le 18 mars, au banquet de l’hôtel Ritz, parmi tant de banquiers, de journalistes et d’hommes politiques qui venaient apporter à M. Edmond Théry l’expression de leur reconnaissance et de leur dévouement, au premier rang, à gauche du président, figurait M. Caillaux, ministre des finances, ancien adversaire, réconcilié.

C’est là précisément le grand charme de la publicité financière qu’elle atténue instantanément toutes les divergences de doctrine, efface toutes les haines de parti, et réunit en une parfaite communion les plus farouches adversaires. Quel spectacle que celui de cette table de banquet où l’on voyait assis côte à côte M. Méline et M. Clemenceau, M. Manchez et M. Caillaux ! Et comme on savoure la joyeuse ironie de ces paroles prononcées à la fin du banquet par le président Neymarck :

« Vous le voyez, Messieurs, la presse économique et financière a du bon : elle met tout le monde d’accord, elle réunit autour d’elle, sans distinction d’opinions et de doctrines les représentants les plus autorisés du monde politique et financier et de la presse. »

C’est bien vrai : tous les partis se disputent la conquête du pouvoir. Mais tous se trouvent unis pour servir les desseins de la finance. Et M. Théry, qui distribue la manne nourricière, ne connaît point d’ennuis. Impassible comme Dieu, et juste comme lui, il plane au-dessus des orages de la politique, versant avec une belle impartialité ses bienfaits sur ceux de la droite comme sur ceux de la gauche. Il subventionne le Gaulois, soutient l’Action, et versa pendant deux ans, on le sait, 19 000 francs par an dans les caisses de l’Humanité. Tant il est supérieur aux programmes et aux partis !

Mais aussi sa puissance est extrême. Pareil au dieu des Vents de l’Enéide, il fait un signe, et de toutes les outres de la presse sort une effroyable tempête qui soulève au loin les vagues de l’opinion et jette le désarroi dans le pays. Puis il fait un autre signe ; aussitôt les vents se taisent, les flots se calment, et le ciel apparaît serein aux mortels revivifiés.

Telle est la puissance magique de M. Edmond Théry. Placé, comme au banquet du 18 mars, entre Bonzon, le financier, et Caillaux, le démocrate, il est le trait d’union qui joint le Parlement et la Haute Banque, accorde par la force suprême de l’or la Presse et la Finance, et plie l’opinion républicaine aux secrets desseins du Crédit Lyonnais. Admirable Trinité, omnipotente et omnisciente, invisible et toujours présente, et qui, de l’hôtel Ritz où elle festive, dispose, sans responsabilité et sans contrôle, des destinées de la France

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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 07:37

Le premier micro-ordinateur de l'Histoire bientôt vendu aux enchères à Tours

Trois ans avant IBM, cinq ans avant Apple, le Micral N, premier micro-ordinateur de l'Histoire, voyait le jour en 1973, créé par R2E, une "start-up" française. Un des cinq derniers exemplaires connus sera vendu aux enchères le 11 juin prochain au Château d'Artigny, près de Tours.

Le Micral N  a été créé en 1973 par un ingénieur français. Il n'en reste que 5 exemplaires connus dans le monde.

 

Pas d'écran, pas de souris, le Micral N ne ressemble ni de près, ni de loin à un ordinateur comme on l'imagine aujourd'hui. Ce petit boitier marron est pourtant le tout premier micro-ordinateur de l'Histoire, créé en 1973 par François Gernelle, un ingénieur français, qui travaillait pour R2E, une petite entreprise tricolore qui n'avait pas froid aux yeux. Trois ans avant IBM, cinq ans avant Apple, François Gernelle crée l'ancêtre des ordinateurs tels qu'on les connait aujourd'hui. Avant lui, les ordinateurs faisaient la taille d'un pan de mur, voire de toute une pièce. C'est donc une vraie révolution à l'époque, qu'on a un peu oublié.

Vendu 8.500 francs à l'époque

A l'époque, c'est pour répondre à un appel de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) que le Micral N voit le jour. "Ils voulaient un ordinateur plus petit et moins cher que ceux qui existaient pour calculer l'évapotranspiration," raconte Roma Maireau, étudiante en Histoire de l'art à la Fac de Tours, qui s'est penchée sur l'histoire de cet ordinateur. En tout, plus de 90.000 exemplaires se vendent au prix de 8.500 francs (environ 7.000 euros actuels) dans les années 70. En difficulté financière, RE2 est ensuite racheté en 1978 par Honeywell Bull, une entreprise américaine, qui peu à peu, se désintéresse du concept pour se concentrer sur des gros calculateurs. Le Micral disparaît.

Aujourd'hui, il en reste cinq exemplaires connus dans le monde, dont celui qui sera mis aux enchères au Château d'Artigny, près de Tours. "Cet ordinateur appartient à un ancien ingénieur de R2E, qui possède plus de 200 ordinateurs chez lui. J'ai l'habitude de vendre des statues, des tableaux, là un ordinateur, c'est une grande première pour moi," révèle Aymeric Rouaillac, commissaire-priseur, qui sera en charge de la vente le 11 juin. Mise à prix prévue : 20.000 euros.

Ci-dessus: Aymeric Rouillac, le commissaire priseur qui sera en charge de la vente le 11 juin au Château d'Artigny. 

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22 mai 2017 1 22 /05 /mai /2017 06:42

Dans la catégorie  " Expressions & proverbes d'autrefois "

 

 

Conter des fagots

Conter des bagatelles, des choses frivoles ou fausses et sans vraisemblance

On prétend que la plus ancienne de nos feuilles périodiques, la Gazette de France, donna lieu à cette phrase proverbiale presque aussitôt qu’elle parut.

 

Comme elle ne se publiait pas alors par abonnement, des colporteurs étaient chargés de la crier dans les rues : or, il arriva qu’un de ces colporteurs rencontra un jour sur son chemin un marchand de fagots qui s’obstina à marcher à côté de lui ; l’un et l’autre se piquèrent d’une risible émulation ; ce fut à qui saurait le mieux enfler sa voix pour avertir les acheteurs, et comme leurs cris alternatifs Gazette ! Fagots ! firent événement pour tout le quartier, on s’égaya sur la réunion fortuite ou calculée de ces deux mots, et l’on prit l’habitude de les employer dans une acception synonymique.

​​​​​​​Cette explication peut s’appeler un fagot, car elle repose sur un fait moins ancien que la locution, laquelle est venue tout simplement d’une allusion à la mauvaise foi des marchands de bois, qui comptent les fagots qu’ils vendent de manière à tromper sur la quantité ou sur la qualité.

Une phrase de la vieille farce intitulée : La querelle de Gaultier Garguille et de Périne sa femme, ne laisse aucun doute sur ce sujet. « Tu me renvoies de Caïphe à Pilate ; tu me contes des fagots pour des cotterets. » Conter est mis ici pour compter ; la différence que l’œil remarque entre ces deux homonymes ne fait rien à la chose ; dérivés l’un et l’autre, suivant Nicot, du verbe latin computare, ils étaient autrefois confondus sous le rapport de l’orthographe. Les livres imprimés avant la fin du dix-septième siècle en offrent des preuves multipliées.

De Walckenaer cite une édition de Boileau où l’on trouve : « Parmi les Pelletiers où CONTE les Corneilles. » Il ajoute que dans la rédaction officielle de l’Entrée du roi et de la reine, le 26 août 1660, on lit en gros caractères : Chambre des Contes. Indiquons encore une pièce de Ronsard où conter pour compter revient à chaque couplet :

Si tu peux me conter les fleurs,
Du printemps, etc.

Conter, dans le sens de calculer, énumérer, a été employé plus souvent que compter par les auteurs du seizième siècle et du dix-septième siècle.

Madame de Forgeville demandait un jour à d’Alembert : « Quel bien avaient fait à l’humanité les encyclopédistes. — Quel bien ? répondit le philosophe ; ils ont abattu la forêt des préjugés qui la séparait du chemin de la vérité. — En ce cas, répliqua-t-elle en riant, je ne suis plus surprise s’ils nous ont débité tant de fagots. »​​​​​​​​​​​​​​

 

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 06:51

17 mars 1808 : création du baccalauréat
moderne par Napoléon

(D’après « Enseignement et éducation en France
du XVIIIe siècle à nos jours »

 

Si le terme de « baccalauréat » existait depuis la fin du Moyen Âge, il était synonyme de la maîtrise ès arts, grade qui sanctionnait avant 1789 les études dispensées dans les facultés ès arts, associant sciences et humanités

Spécificité française, le baccalauréat marque la charnière entre le secondaire et le supérieur. Il consacre l’aboutissement des études secondaires et est une condition nécessaire pour entamer des études supérieures. Il est conçu comme le premier grade universitaire, car décerné par les facultés, après avoir été préparé dans le cadre de l’enseignement secondaire et avoir porté sur ses programmes d’enseignement.

Ainsi ces dispositions ne sont-elles pas sans ambiguïté dès l’officialisation du statut de cet examen par Napoléon en 1808. En effet, le baccalauréat existe avant le XIXe siècle. Son étymologie bacca laurea désigne, en latin médiéval, la baie de lauriers remise aux vainqueurs. Appelé « déterminante » puis « baccalauréat » vers la fin du XIVe siècle, c’était le grade qui sanctionnait la première partie des études universitaires.

Lorsque Napoléon crée, par la loi du 10 mai 1806, l’Université impériale, il la considère comme une corporation enseignante et non comme un établissement supérieur ; il lui donne le monopole exclusif de l’enseignement public dans l’empire. Deux ans plus tard, après plusieurs projets, l’organisation et le fonctionnement de cette nouvelle institution sont définis par le décret du 17 mars 1808. Il précise notamment les missions des facultés. Outre les tâches d’enseignement et de formation, elles détiennent le monopole de la collation des grades qui sont au nombre de trois à savoir le baccalauréat, la licence et le doctorat

Deux baccalauréats sont créés : le baccalauréat ès lettres pour les facultés des lettres et le baccalauréat ès sciences pour les facultés des sciences, à la condition, pour ce dernier, que le candidat soit déjà titulaire du baccalauréat ès lettres. Pour être admis à subir l’examen du baccalauréat, les candidats doivent produire un certificat attestant une assiduité de deux ans soit dans un lycée soit dans une école où le double enseignement, rhétorique et philosophie, est autorisé par l’Université impériale.

Ces dispositions du décret du 17 mars 1808 sont complétées par le statut du 18 octobre 1808 qui organise le baccalauréat ès lettres : nombre et calendrier des sessions, composition des jurys, publicité de l’examen, droits d’inscription, délibération, attestation de la réussite... Il est prévu que deux sessions soient ouvertes chaque année : la première dans les quinze derniers jours de l’année en lycée, la seconde dans les quinze jours précédant l’ouverture des cours des facultés. Les jurys doivent être composés de trois examinateurs dont deux au moins sont membres de la faculté des lettres. L’examen est oral et public. La délibération est immédiate et suivie de la proclamation des résultats. Un certificat d’aptitude au grade de bachelier est enfin délivré aux lauréats.

La première session a lieu en 1809 : 32 diplômes de bacheliers dont 31 ès lettres et un ès sciences sont délivrés. La barre des 1 000 diplômés est franchie en 1811 avec 983 bacheliers ès lettres et 43 bacheliers ès sciences.

Mais des critiques apparaissent très tôt contre le monopole de l’Université impériale à délivrer ce premier grade universitaire, notamment de la part des institutions privées qui soupçonnent les examinateurs du baccalauréat de partialité à l’égard de leurs élèves. Le fait est que les facultés étant peu nombreuses, dans certaines villes, des commissions d’examen étalent constituées de professeurs des lycées.

Ces critiques conduisent à adopter de nouvelles modalités d’examen. En 1840, apparaissent les mentions (Très Bien, Bien, Assez Bien). L’écrit, institué dix ans plus tôt, prend la forme durable d’une version latine, Immédiatement corrigée. L’oral comprend l’explication de textes français, latins et grecs et une interrogation sur les autres matières par le biais de 500 questions différentes donnant lieu à tirage au sort.

Aux alentours de 1850, un nouveau régime s’impose à la suite de la suppression des commissions d’examen en 1847, du certificat d’études en 1849 et, en 1848, de l’obligation du baccalauréat ès lettres pour présenter celui de sciences. C’est la « bifurcation » qui se caractérise par la mise en place, après la classe de 4e, de deux filières parallèles menant aux deux baccalauréats, ès lettres et ès sciences. Mais les critiques demeurent sévères ; elles dénoncent en particulier le système de la liste des questions qui tend à réduire l’examen à un exercice de mémoire favorisant le règne du mémento et des « boîtes à bachot ».

Une série de réformes, menées successivement par les ministres de l’Instruction publique, Fortoul en 1852, Rouland en 1857, et Duruy en 1864, va tendre à relever le niveau de l’examen en limitant le nombre des questions propices au par cœur et en créant des épreuves où le candidat doit faire preuve de réflexion. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le nombre des candidats augmente tout en continuant de correspondre à une mince élite : 4 150 étaient reçus en 1850, ils sont 6 300 à la fin des années 1860. A la veille de la Première Guerre mondiale, ils demeurent peu nombreux, de l’ordre de 7 000 par an. L’essor, quoique limité, commence entre les deux guerres avec 27 000 bacheliers en 1939, soit moins de 3 % d’une classe d’âge. L’explosion aura lieu dans les années 1960. Les jeunes filles vont s’y distinguer par un succès croissant.

Longtemps les filles ont été tenues à l’écart d’un enseignement secondaire public. Seules les institutions privées les accueillaient jusqu’à la création en 1880 des lycées de filles. De même leur accès au baccalauréat est une conquête difficile car il était rendu impossible par le fait que le décret de 1808 ne prévoyait pas qu’elles pussent être candidates. La première bachelière, Julie-Victoire Daubié, a obtenu ce titre à Lyon, en 1861, à l’âge de 37 ans, grâce à l’appui de l’impératrice Eugénie et en obtenant une autorisation spéciale.

Jusqu’au début des années 1920, cet examen est réservé aux garçons et les filles ne peuvent s’y présenter qu’avec l’autorisation du gouvernement. Ceci est la conséquence de la loi Camille Sée, le 21 décembre 1880, qui certes crée un véritable enseignement secondaire féminin d’État, dispensé pendant cinq ans par des professeurs femmes, mais un enseignement ségrégatif dans la mesure où il ne conduit qu’à un diplôme de fin d’études secondaires, lequel n’ouvre aucun accès aux facultés.

De fait, les réformateurs de la fin du XIXe siècle ont provoqué une rupture en s’intéressant à cette clientèle féminine jusque-là négligée par l’État (sauf sous le ministère Duruy en 1867) car confiée aux institutions privées, en majorité confessionnelles. Pour s’assurer une formation de qualité dans l’esprit républicain, la loi Camille Sée institue des externats secondaires féminins, auxquels l’école normale supérieure de Sèvres, créée en 1881, doit fournir une élite de professeurs. Le nouveau réseau se développe progressivement : passant de 160lycées et collèges de filles en 1887 à 172 (dont 79 lycées) en 1939.

Jusque dans les années 1920, l’enseignement des jeunes filles, selon l’historienne Françoise Mayeur, se définit par « son refus de tout ce qui est dogmatique, livresque ». Ii apparaît comme un laboratoire pédagogique où les matières et méthodes d’enseignement sont plus pragmatiques que chez les garçons, en particulier en ce qui concerne les matières modernes, français et langues vivantes : le français y est étudié indépendamment des langues anciennes et l’explication de textes y occupe une place importante ; en anglais et en allemand, les leçons sont plus orales et vivantes que chez les garçons.

Point de latin, ni de grec, très peu de sciences. L’histoire y est enseignée dans une perspective moins nationale sur la thématique de la civilisation. Quant à l’enseignement de la morale, Il s’adresse plus au cœur qu’à l’esprit. Enfin, la force des préjuges relatifs à la féminité se mesure à l’aune de la place maintenue pour les arts d’agréments.

Il faut attendre 1924 pour que Léon Bérard unifie les études féminines et masculines et que soit créé un baccalauréat unique. Cependant, bien avant ce décret du 25 mars 1924 instituant « l’assimilation » au secondaire masculin de l’enseignement secondaire des jeunes filles, ces dernières avaient déjà grossi les effectifs des étudiants malgré le fait que les candidates au baccalauréat devaient obtenir une autorisation spéciale du ministre de l’Instruction publique et que les tentatives en vue de faire reconnaître le diplôme de fin d’études féminines comme équivalent du baccalauréat étaient vouées à l’échec, du moins jusqu’au début des années 1900.

 

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